Vous avez sûrement visionné l’une de ces vidéos qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux, principalement sur Facebook. Dans ces scènes, souvent désignées comme adorasyon tèt pati (adoration tête partie), il ne s’agit plus de méditer la Parole de Dieu pour goûter sa présence : c’est le dirigeant qui donne le signal par des cantiques appelés petits chœurs (tikè chan), répétés sans cesse comme une stratégie pour “attirer”, si tant est qu’Il doive encore descendre, le Saint-Esprit dans la salle.
S'agit-il d’une
spectacularisation liturgique ou d’une atmosphère émotionnelle créée pour
adorer Dieu ? Difficile à dire… mais il est évident que depuis plus d'une
décennie, la musique a souvent remplacé la Parole dans certains services
chrétiens, devenant le principal canal par lequel on prétend invoquer la puissance
du Saint-Esprit. On dirait que l’Évangile a été actualisé par des programmeurs
angéliques... ou démoniaques.
Chant et doctrine : ce que dit l’Écriture
Aucun chrétien
authentique ne saurait ignorer l’invitation à chanter dans le Nouveau
Testament. L’apôtre Paul en parle avec clarté et profondeur. Aux saints
d’Éphèse, il écrit : "Entretenez-vous par des psaumes, des hymnes et
des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges
du Seigneur (Éphésiens 5.19)."
Et aux
bien-aimés de Colosses : "Que la parole de Christ habite parmi vous
abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute
sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant à Dieu
dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce (Colossiens 3.16)."
Ces deux
passages montrent que le chant, guidé par la parole et la sagesse, contribue à l’édification mutuelle et à la plénitude de l’Esprit. Mais jamais
Paul ne propose de substituer la Parole par l’ambiance.
Dérives et confusion spirituelle
Or, la Bible,
notre guide pour le culte et la marche chrétienne, ne nous présente aucun
modèle de manifestation aussi dégradant pour honorer la présence du
Saint-Esprit éternel. Dans un monde où la haine contre les chrétiens
s’intensifie, ce type de culte n’est pas une solution. C’est une confusion. On ferait mieux pour le président Donald Trump ou d’un milliardaire
comme Elon Musk pour leur démontrer ses révérences. Mais notre Grand Dieu ne mérite pas
ces images avilissantes où un homme, sur une estrade, se permet de toucher une
femme durant un service d’adoration.
Nous ne sommes
pas parfaits, nous le savons tous. Mais le désordre a ses limites, et ici, la
ligne rouge est franchie. Halte ! Il faut dire non à ces dirigeants qui
dénaturent l’adoration, laquelle doit rester un moment de révérence à notre
Grand Dieu.
La vraie manifestation de l’Esprit
La
manifestation de l’Esprit, selon le Nouveau Testament, se produit de deux
façons principales : Extérieurement,
par les dons spirituels (1 Corinthiens 12.7–11) et intérieurement, par le fruit de l’Esprit (Galates 5.22–23).
Les apôtres et
les premiers chrétiens n’ont jamais eu besoin de décors spectaculaires ou de
chants amplifiés pour être remplis du Saint-Esprit. Pierre, debout, prêchait avec assurance face à des chefs religieux
(Actes 4.5–20). Lors du jour de la Pentecôte (Actes 2), trois
mille âmes furent touchées sans artifices. Et chez Corneille, le silence n’empêcha pas le Saint-Esprit de descendre
soudainement sur tous ceux qui écoutaient la Parole (Actes 10.44).
Pas besoin
d’instruments dernier cri, de musiciens réputés ni d’effets sonores
spectaculaires : il suffisait de parler de Jésus, de l’Évangile,
de la vérité et l’Esprit
Saint faisait le reste.
Jérôme D. Emerson
15 juillet 2025
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