Jésus
prêchait avec grâce. Il ne se contentait pas de dire la vérité comme le ferait
un théologien aujourd’hui grâce à une formation académique dans une école
prestigieuse. Jésus transmettait la Parole avec douceur et puissance. Les
évangélistes rapportent: « Après que
Jésus eut achevé ces discours, les foules furent frappées de son enseignement ;
car il les enseignait comme ayant autorité, et non comme leurs scribes. »
(Matthieu 7.28–29)
De nos
jours, certains prédicateurs pensent que la grâce ou l’onction, telle qu’ils la
conçoivent, s’accompagne de bruit, de colère et d’un langage grossier et
effrayant. Même si cette tendance peut produire un effet immédiat, elle
n’édifie pas durablement l’auditeur. Elle crée de l’émotion, renforce la peur
et donne l’impression que tout ce qui est dit est vrai, mais elle ne fait pas
grandir celui qui écoute. Car la croissance est le résultat d’un discipulat
responsable et conforme à l’ensemble des enseignements de Jésus (Mathieu
28.19-20).
Jésus et la méthode
Les
Évangiles nous montrent que Jésus a utilisé plusieurs méthodes pour transmettre
des leçons de toutes sortes dont aucune génération ne pourrait se passer. Ses
paroles sont souvent employées pour enseigner des vérités profondes que seule
la lecture attentive d’un livre pourrait révéler.
Par
exemple, la parabole du semeur explique quatre manières de recevoir l’Évangile
dans une évangélisation (Matthieu 13.1-23). L’essentiel, après l’avoir lu, est
d’examiner son propre cœur pour savoir s’il est une terre fertile ou non.
La
déclaration de Jésus à la femme adultère a suffi pour enseigner la repentance
et la grâce divine, quand l’homme ne désire que condamner (Jean 8.11).
À
Zachée que le peuple méprisait, il a simplement dit : « Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci
est aussi un fils d’Abraham. » (Luc 19.9)
Chaque
béatitude dans le sermon sur la montagne est un thème ou un sujet à débattre
pendant une semaine de conférence (Matthieu 5-7).
Fort
de toutes ses connaissances, Jésus n’a jamais utilisé de ruse pour faire valoir
ses enseignements. Ses méthodes étaient variées.
Aux
Juifs qui avaient cru en lui, il a dit : « Si
vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous
connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8.31-32) Il ne
s’agit pas de dire qu’on est disciple de Jésus, demeurer dans sa parole seule
le confirmera. C’est alors que la vérité libérera.
À ses
disciples, il a dit : « Si vous m’aimez,
gardez mes commandements. » (Jean 14.15) L’amour n’est pas un simple
sentiment envers Jésus sans engagement. Ses commandements sont prioritaires.
Et
lorsque l’homme riche persistait dans ses demandes, il lui a répondu : « Il te manque encore une chose : vends tout
ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux.
Puis, viens, et suis-moi. » (Luc 18.22) Voilà l’essentiel pour celui qui
veut suivre Jésus, le reste viendra en chemin.
Que ce
soit l’Évangile ou une matière scolaire, une bonne méthode est nécessaire. Elle
n’a jamais été un obstacle à la grâce et ne le sera jamais.
Les disciples de Jésus et la méthode
Si
vous lisez le discours de l’apôtre Pierre le jour de la Pentecôte (Actes 2),
celui d’Étienne au Sanhédrin (Actes 7), ou le dialogue entre Philippe et
l’eunuque éthiopien (Actes 8), vous ne pouvez ignorer le respect de la
chronologie ou des diverses périodes.
Par
exemple, en matière de méthode, Pierre débute avec les prophéties de Joël
(v.16) pour aboutir à leur accomplissement. Étienne commence avec Abraham (v.2)
pour aboutir à la crucifixion de Jésus.
La
grâce ou l’onction : les deux hommes étaient remplis du Saint-Esprit, et leurs
messages ont eu des résultats différents. Ceux qui écoutaient Pierre se sont
repentis (v.37). Observez les mots clés : « Après avoir entendu ce discours,
ils eurent le cœur vivement touché. » La méthode et la grâce se sont unies pour
toucher le cœur des pécheurs. Malheureusement, comme Jésus l’avait déjà prédit
en Marc 16.16, les auditeurs d’Étienne ont préféré le lapider plutôt que de
croire en son discours (v.59).
Quant
à l’eunuque éthiopien, la lecture était insuffisante à sa compréhension. Il a
lui-même posé une question fondamentale de l’herméneutique biblique : Comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me guide? (v.31) Peut-il
avoir un guide qui ne connait pas d’abord le chemin pour ensuite pouvoir le
montrer aux autres ?
En conclusion…
La
Bible elle-même respecte les règles littéraires, philosophiques et
scientifiques dans ses écrits. Sinon, sa traduction en 756 langues aurait été
impossible. Alors, ignorer la méthode pour enseigner ou prêcher sous prétexte
que la grâce suffit, c’est ignorer toutes les preuves qui justifient
l’inspiration et l’autorité de la Bible.
Jérôme D. Emerson