Lorsqu’on évoque le mot pouvoir, que ce soit dans le domaine religieux ou politique, le premier réflexe est souvent d’y associer l’autorité, l’argent ou l’influence. Pourtant, le leader chrétien, serviteur de Dieu, utilise son pouvoir non pour dominer, mais pour servir. Il détient ce pouvoir afin d’aider ceux qui sont dans le besoin, sans rien attendre en retour. Ce n’est pas la reconnaissance ni le profit qui le motivent, mais la satisfaction de répondre à sa mission. Voilà pourquoi Jésus et les apôtres n’étaient pas animés par l’appât du gain: ils avaient une mission à accomplir.
Il est essentiel de nous rappeler que Jésus, tout comme ses apôtres, avait déjà reçu une mission avant d’endosser le rôle de leader. Le pouvoir leur a été confié par l’acceptation de cette mission. C’est pourquoi ce pouvoir devait toujours être mis au service du Royaume. Il en va de même pour quiconque se réclame ou se considère comme leader chrétien: le pouvoir reçu doit être orienté vers le service.
Dans Matthieu 28.18–20, Jésus délègue aux disciples une triple responsabilité: le discipolat, le baptême d’eau, et l’enseignement. À l’apôtre Paul, la mission fut de porter le nom de Jésus devant les nations, les rois et les fils d’Israël (Actes 9.15).
Nous comprenons alors l’immaturité de Jacques et de Jean dans leur demande à Jésus de siéger à sa droite et à sa gauche dans sa gloire (Marc 10.37). Leur vision du pouvoir était encore marquée par la grandeur humaine et la domination. Jésus les recadre avec douceur mais fermeté, en redéfinissant l’essence du pouvoir: le service. Ainsi, le véritable sens du pouvoir dans le leadership chrétien est de se mettre au service des autres.