Si vous n’étiez pas celui qui attendait son moment pour y aller, vous étiez tout de même parmi ceux qui se réjouissaient de voir leurs proches regagner une terre natale où tant de sang a coulé.
Certes, nous n’étions pas tous d’accord sur tout, mais nous avons vu l’espoir
naître au loin, et la porte s’est entrouverte de force pour laisser entrevoir
les âmes chassées de leur tendre demeure.
Nous nous croyions invincibles, et nous avons osé défier la mort, lui montrant que, malgré ses nombreuses victoires, nous restions debout. Debout, après avoir cru le retour impossible.
Avec des yeux rêveurs, nous avons reconnu combien nos lits nous manquaient. Nous avons arpenté des rues meurtries par les milliers de pas du
sauve-qui-peut. Nous avons vu le soleil se lever à l’est, derrière Mapou, et avons étalé nos
misères sur les étables d’En-Bas-Coma.
Hélas ! Le
plaisir nous a aveuglés, au point que la liberté apparente nous a fait croire
que la guerre était finie. Et c’est là que le malheur nous a, une fois de plus, surpris.
À qui la faute
?
À ceux qui ont voulu susciter l’espoir pour attirer la vie sur une terre
abandonnée ?
À ceux qui ont saisi l’occasion pour nous envahir et nous voler notre droit de
vivre ?
À ceux qui, derrière leurs petits écrans, ont attendu sans cesse des nouvelles
?
Nous l’ignorons. Mais nous savons tous que la paix n’existe nulle part ici.
Nous n’avons
d’autre choix que celui de mourir, afin de ne plus devoir choisir la mort quand
la vie est encore possible.
Il a fallu que
cela arrive pour que nous comprenions tous la leçon : Malheur à celui qui croit que la paix
est gratuite !
JDE
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